Survol historique
De tout temps, partout où des facteurs géographiques, économiques et politiques le dictaient, la Couronne britannique et d’autres puissances impériales en Amérique du Nord ont cherché à inclure des alliés autochtones dans leurs alliances militaires et stratégiques. Pour leur part, les groupes et les individus autochtones ont accepté, rejeté ou modifié ces propositions en fonction de leurs propres objectifs.
La guerre et la communautés autochtones
À partir de la Première Guerre mondiale, l’engagement d’Autochtones du Canada dans les forces armées a fait l’objet de controverses, et ses conséquences pouvaient être imprévues.
Les combattants qui servaient outre-mer risquaient la mort et les blessures. Mais pour les familles et les communautés autochtones, il y avait plusieurs autres problèmes importants liés à la guerre.
Ceux qui restaient au pays étaient confrontés à l’éclatement de la famille. Les parents, les frères et sœurs plus âgés, ainsi que d’autres modèles pour les plus jeunes et d’autres proches aidants partaient pour le travail de guerre ou le service militaire. Cela s’ajoutait à d’autres bouleversements, notamment le transfert d’enfants dans des pensionnats indiens, la remise en question de l’autorité politique traditionnelle et la perte de terres de réserves indiennes par expropriation à des fins militaires.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’exportation de nourriture vers des alliés outre-mer a été un élément important de l’effort de guerre du Canada. Pour aider à répondre à la demande de nourriture, certains pensionnats indiens ont été convertis en exploitations agricoles. Les enfants autochtones qui fréquentaient ces écoles ont été forcés à y travailler.
Aujourd’hui, pour de nombreuses familles autochtones partout au Canada, ce double héritage de fréquentation multigénérationnelle des pensionnats et du service militaire fait partie de leur lignée et de l’histoire de leur communauté.
Service militaire autochtone
Les Autochtones ont servi dans les forces armées du Canada pendant les deux guerres mondiales et audelà. De nombreux vétérans sont retournés dans leurs communautés après les guerres et ont assumé d’importants rôles en tant que chefs de file.
Plus de 4 000 Indiens inscrits se sont enrôlés dans les forces armées du Canada pendant la Première Guerre mondiale. Un nombre non répertorié d’Indiens non inscrits, de Métis et d’Inuits ont également servi. Les termes « Indien inscrit », « Indien non inscrit », « Métis » et « Inuit » ont des significations juridiques et culturelles différentes, mais ils désignent tous des peuples autochtones.
Les deux formations canadiennes majoritairement autochtones de la Première Guerre mondiale étaient le 107e bataillon « Timber Wolf » et le 114e bataillon (appelé aussi Brock’s Rangers). Les deux ont servi dans le Corps expéditionnaire canadien.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les militaires de toutes les forces armées du Canada ont défendu le pays ou servi outremer. Les troupes autochtones étaient aux côtés de leurs camarades non autochtones lors des victoires âprement disputées, mais également lors des défaites.
La situation des troupes autochtones du Canada en temps de guerre était unique. On leur a refusé les pleins droits et avantages de la citoyenneté en vertu de la Loi sur les Indiens du Canada, qui datait de l’époque coloniale. Malgré cela, les Autochtones étaient aux premières lignes quand il s’agissait de remplir l’obligation la plus lourde et la plus profonde du citoyen : revêtir l’uniforme du souverain et porter les armes contre les ennemis de la nation.
La guerre de Corée a vu le retour au service de nombreux vétérans autochtones de la Seconde Guerre mondiale. Cela a été suivi par l’émergence de nouvelles générations de militaires autochtones, hommes et femmes, qui ont participé à des opérations militaires dans le monde entier. Aujourd’hui, les Autochtones continuent de servir dans les forces armées.
Bien qu’ils aient été traités de façon inégale au sein de la société, les Canadiens autochtones ont fièrement porté l’uniforme en temps de guerre et de paix. Chaque personne avait ses propres raisons de s’enrôler, et celles qui ont survécu ont souvent mis l’accent sur leur service dans la lutte incessante pour l’égalité et pour faire bouger les choses au Canada.
Préparé par :
John Moses (bandes Delaware et Upper Mohawk, Territoire des Six nations de la rivière Grand)
Photo au haut de la page :
Des membres du 107e bataillon « Timber Wolf » du Corps expéditionnaire canadien, pendant la Première Guerre mondiale.
Avec l’aimable autorisation de John Moses
Vous pourriez également être intéressé par...
Survol historique
Les peuples autochtones et les forces armées du Canada
Œuvre d’art
Dreaver
Œuvre d’art
Guerrier de Normandie
Document
Carte brodée, le 2 décembre 1916
Photo
Le soldat Mary Greyeyes, de la Nation Maskêko-Sâkahikanihk (Nation crie de Muskeg Lake), Service féminin de l’Armée canadienne, avec Harry Ball, de la Première Nation de Piapot
Photo