Pendant la Première Guerre mondiale, le sergent Masumi Mitsui a reçu la Médaille militaire pour sa bravoure en menant 35 hommes au combat à la cote 70, près de Lens, en France, en août 1917. Quand il est rentré en Colombie-Britannique, il a aidé à mener la lutte pour le droit de vote des Canadiens japonais. Mitsui et d’autres militants ont remporté une demi-victoire en 1931, année où les anciens combattants canadiens-japonais sont devenus les premiers membres de la communauté autorisés à voter dans la province.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Masumi Mitsui a fait partie des 22 000 Canadiens japonais qui ont été transférés de force dans des camps d’internement et dont les biens ont été saisis. En signe de protestation, il a jeté ses médailles de la Première Guerre mondiale devant un responsable de l’internement, proclamant : « J’ai servi mon pays. Vous m’avez tout pris. […] À quoi servent mes médailles? »
Après la Seconde Guerre mondiale, Mitsui a eu du mal à célébrer le jour du Souvenir. Il voulait honorer les autres soldats, mais l’injustice qu’il avait endurée le rendait furieux. Pendant près de quatre décennies, Mitsui a évité les cérémonies publiques, se livrant plutôt à une réflexion privée. Portant son uniforme et ses médailles, il rendait hommage aux soldats canadiens.
Masumi Mitsui était un des derniers vétérans canadiens-japonais de la Première Guerre mondiale. Il est décédé en 1987, laissant derrière lui une histoire puissante de service et de militantisme.
Image secondaire : Un document d’engagement pour Masumi Mitsui
Bibliothèque et Archives Canada, RG 150, versement 1992-93/166, boîte 6268 – 49